Le traitement du traumatisme consécutif à la violence sexuelle comporte un certain nombre de spécificités. Il est crucial de transmettre ces spécificités aux (futurs) professionnels.
Le premier objectif est de combattre la victimisation secondaire à laquelle les personnes qui entament une démarche sont trop souvent sujettes. Les processus de victimisations secondaires correspondent à l’impact d’une réponse jugée inappropriée au traumatisme subi et à ses conséquences sur les victimes. La formation des professionnels à la clinique spécifique des violences sexuelles permet de diminuer la violence engendrée par des réponses, des attitudes inadéquates issues d’intervenants rencontrés par les victimes. Par une meilleure connaissance des processus activés suite à un traumatisme sexuel et par une mise au travail des questions (peurs, limites, …) du professionnel, ce dernier pourra ajuster son positionnement à la personne qui s’adresse à lui et éviter des attitudes problématiques.
Le deuxième objectif est de prendre en considération la souffrance professionnelle potentielle à laquelle les intervenants peuvent être confrontés face à des situations extrêmes sans outils pour les appréhender. Cette souffrance est notamment repérée sous le vocable de traumatisme vicariant, de stress secondaire ou de fatigue compassionnelle. La sensibilisation et la formation peuvent constituer des ressources, des outils précieux contribuant à lutter contre cette traumatisation secondaire.
Publics concernés et offres adaptées
Etudiants Humanités (cycle supérieur)
Un entretien d’un membre de l’équipe avec un (groupe) d’étudiant(s) est possible. Toutes ces rencontres sont une occasion de sensibiliser les jeunes à la problématique de l’abus sexuel et à la présentation des différentes activités du service. Une séance d’animation peut être également planifiée. A la demande d’étudiants et/ou de professeurs, des séances de sensibilisation à la problématique de la violence sexuelle sont organisées pour les écoles secondaires (uniquement pour le niveau supérieur). Il arrive que ces séances d’animations prolongent la représentation d’une pièce de théâtre, d’un film, d’une exposition, etc. Le média artistique (comme le théâtre, le cinéma, l’exposition) constitue un support intéressant qui permet de lancer discussion et réflexion avec le public.
Etudiants des Hautes Écoles et des Universités.
L’approche se distingue du processus de formation tel qu’il se déroule dans un cadre classique de formation comme les supervisions qui s’appuient sur une pratique professionnelle. Il s’agit d’une première étape, où une réflexion sur le sujet peut s’amorcer, d’une ouverture au questionnement, afin de préparer la rencontre avec une victime d’agression sexuelle. La démarche comprend un aspect de prévention, « préparer » les futurs acteurs de terrain à la complexité de la rencontre de personnes traumatisées et vulnérables. Le programme de sensibilisation donne l’occasion à ces futurs professionnels de poser leurs questions, d’exprimer leurs craintes, leurs difficultés. L’articulation théorico-clinique permet aux étudiants de confronter les questions qui relèvent du cursus théorique avec une approche plus pragmatique de terrain. Par exemple : les questions relatives aux démarches judiciaires, médicales, les effets psychologiques liés à l’abus sexuel. Il s’agit également d’offrir un espace de réflexion vis-à-vis des situations cliniques rencontrées durant les stages pratiques.
Professionnels du réseau psycho-médico-social, policier et judiciaire.
Pour ces professionnels, un soutien à la permanence téléphonique est toujours possible. Dans certains cas, les appels aboutissent à une demande de supervision individuelle ou d’équipe. Des séances de sensibilisation ou de formation sont également envisageables. En fonction du contexte et de la demande d’intervention, l’offre de service est adaptée tant sur le contenu que sur les modalités d’intervention et sur tout autre point nécessitant une réponse spécifique. L’approche de formation privilégie la réflexion sur la prise de distance et l’élaboration au cas par cas de leur situations cliniques. Le travail de formation vise le positionnement individuel de l’intervenant et la prise en considération du caractère singulier des situations rencontrées. Il ne s’agit pas d’opter pour des interventions schématiques qui seraient généralisables à toute situation.
Réfléchir ainsi sur la manière dont le travail d’accueil est effectué a comme objectif de conduire à une prise de distance nécessaire permettant aux intervenants de ne pas se figer dans des pratiques professionnelles standardisées. Pour ce faire, des outils qui articulent les éléments théoriques à l’approche clinique ont été élaborés. Différentes dimensions sont à prendre en considération pour une appréhension holistique de la prise en charge des violences sexuelles, tout en pointant la spécificité de ce traumatisme.
- Dimension psychologique : le viol constitue un meurtre au niveau subjectif, les conséquences sur la vie de la personne, le développement des symptômes, le traitement, la reconstruction et la résilience.
- Dimension juridique : définitions, démarches possibles, les obstacles au dépôt de plainte, difficultés ressenties par les victimes lors de la procédure, …
- Dimension sociale : le viol peut faire vaciller l’ensemble des points d’ancrage de la vie d’une personne, l’accompagnement social peut revêtir des formes très variées.
Toutes les activités de sensibilisation, de supervisions et de formations sont payantes. Les prix varient en fonction de la durée de l’activité et du nombre de participants. Les montants sont communiqués en fonction de la demande adressée au service via l’adresse : info@sosviol.be